Prédication et référence en movima Katharina Haude CNRS, SeDyL/CELIA Le movima, langue isolée de l'amazonie bolivienne, a une structure morphosyntaxique assez inusuelle. L'ordre des constituants dans la proposition transitive est déterminé par une hiérarchie référentielle (1e>2e>3e, 3econnue > 3enouvelle). L'argument à référent bas dans la hiérarchie est syntaxiquement privilégié : il a les mêmes propriétés formelles (en termes de codage et accès à certaines constructions) que l'argument unique d'une proposition intransitive; comme cet argument représente typiquement le patient de l'événément transitif, en termes de fréquence cela donne une syntaxe à prédominance ergative. Un point de départ pour expliquer ce système est la flexibilité syntaxique des mots lexicaux (noms et verbes). Quand ils apparaissent indépendamment, ils fonctionnent tous comme prédicats. En combinaison avec un déterminant, ils rénvoient à une entité concrète (en cas d'un verbe, au participant central de l'événement). Un possesseur nominal est codé de la même façon que l'argument verbal haut dans la hiérarchie, et même une opération de voix détransitivante fonctionne également avec des verbes et des noms. Il est donc possible d'analyser toutes les propositions comme des constructions à prédicat nominal. Dans cet exposé nous discutérons la validité et les limitations de cette analyse pour expliquer la morphosyntaxe du movima.