Depuis les crises alimentaires des années 1970 et 1980, les pays sahéliens ont exploré diverses stratégies pour combattre l'insécurité alimentaire : planification des ressources et de la redistribution, stockage national et local, prévisions climatiques, suivi satellitaire des cultures, etc. A cette gestion étatique des situations d'insécurité alimentaire, les politiques néo-libérales sont en train de substituer une gestion « décentralisée » – familiale et commu-nautaire – de l'insécurité alimentaire. L'État n'ayant plus les moyens d'intervenir comme autrefois, la recherche doit s'interroger sur les capacités des communautés et des familles à y faire face : à anticiper et gérer les crises. Le concept de vulnérabilité alimentaire – qui tient compte de la sensibilité au risque et de la capacité de réaction des familles et des milieux géographiques – a été développé pour évaluer la faisabilité des politiques alimentaires mises en œuvre.