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. Parce-qu-'elle-s, temporalité ? ou plutôt des différentes temporalités des acteurs ?, la notion d'incertitude permet de mieux penser la transformation des relations familiales, générationnelles, intergénérationnelles, ainsi que le rôle et le statut fluctuant des hommes et des femmes et le changement alimentaire en particulier, l'une et l'autre s'articulant étroitement. Ces différentes dimensions sont toutefois absentes des réflexions qui commandent tant les politiques alimentaires que les actions de développement ou humanitaires, surtout en milieu urbain, Leur prise en compte constituerait pourtant les prémices théoriques et méthodologiques d'une véritable recherche comparative en anthropologie des politiques alimentaires 305 . L'intérêt

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. Mais-c-'est-la-taille-du, En « année normale », il oscille entre 30.000 et 35.000 (pour une capacité théorique maximale de 58000 tonnes); les années de crise, fortement mis à contribution, son volume diminue Afin d'assurer l'alimentation du plus grand nombre, un discours à la fois technique et politique construit se met en place. L'augmentation de son volume constituerait non seulement une nécessité alimentaire mais un enjeu de souveraineté (alimentaire et politique) 484 , permettant à l'Etat (ou ce qui en tient lieu) de court-circuiter le dispositif institutionnel du PRMC. Ce qu'il fait d'ailleurs également en développant des relations avec certains donateurs extérieurs tels que le Japon et les pays arabes. Par là même, le gouvernement malien reconstituerait une marge de manoeuvre sociale et politique que la reforme libérale de la politique céréalière avait réduit comme peau de chagrin, Des chiffres très variables ont été avancés et les avis divergent : « Le Président (?) a insufflé un nouvel élan à la politique alimentaire en essayant de porter le stock de sécurité à 100.000 tonnes au lieu de 58.000 tonnes. Mais, en réalité, (?) on pense que (?) c'est peu. Dans ces conditions, le stock de sécurité alimentaire pourrait être porté à 700.000 tonnes, 2006.

«. En-ce-qui-concerne, 000 tonnes, une étude est actuellement financée par l'UE pour savoir si c'est trop ou trop peu. Il y a des arguments pour et contre. C'est une question délicate » (Oumar Traoré, Secrétaire Technique du Comité de Coordination des Politiques Céréalières, 2006.

C. Également, en dépit de l'opposition des bailleurs de fonds multilatéraux, un stock politique d'intervention Proche de 5.000 tonnes en 2005, il a rapidement crû pour atteindre environ 35.000 tonnes à la fin de l'année 2007. Il permet d'effectuer des distributions gratuites dans des localités librement choisies par le gouvernement sans avoir de compte à rendre. Il est vrai également qu'il est sensé approvisionner le réseau de banques de céréales étatiques. Cette pratique permet bien évidemment de « mettre en scène » l'action du gouvernement et de « cotiser » une légitimité susceptible de s'exprimer à différentes échéances électorales, ) utilisent d'ailleurs le terme « stock de souveraineté » en évoquant le Stock d'Intervention et les banques de céréales, au sens où ils participent à l'autonomisation alimentaire des populations et à une très partielle déconnection d'avec le marché

«. On, ) A cet effet, environ 32.000 tonnes d'aliments ont été redistribuées en 2005. C'est un choix politique car on aurait très bien pu faire des ventes d'intervention anticipées [à prix réduit]. C'est, en fait autant un message politique d

. Le-gouvernement-tient-À-sa-souveraineté-alimentaire, Même, si on ne le dit pas clairement, c'est ce qu'on est en train de faire en ce moment. On est en train de constituer des stocks de sécurité alimentaire à partir de la production nationale, dans tout le pays ! » (Nana Lansry Haïdara, Commissaire à la Sécurité Alimentaire, 2006.

L. Ainsi and . Mesure, des moyens d'existence » s'appuyant sur l'approche par « modes et genres de vie » a le vent en poupe C'est elle que met en avant CARE, OXFAM, Christian Aid dans les lieux où elles interviennent, 2006.

«. Si-l, on superpose géographiquement les ciblages « pauvreté », « sécurité alimentaire » et « nutrition », malheureusement s'il y a des liens de cousinage entre ces problématiques, on ne tombe pas spécifiquement sur le même public, 2006.

«. Au-mali, en assainissement et en Santé, c'est-à-dire santé publique On appuie les services de santé publique à améliorer la qualité du service aux populations ou les populations à s'organiser pour avoir ça. (?) En sécurité alimentaire, on est en train de s'orienter sur la structuration du monde rural (?) Cela peut passer par une action sur la viande séchée. (?) On travaille sur les coopératives agricoles, chez les éleveurs (?)

«. Parallèlement, . Le, and . Évolué, Coordonnateur d'Afrique Verte, 4 juin A tel point que nombre d'intervenants ont systématiquement cherché à intégrer une dimension « nutrition » dans l'ensemble de leurs programmes Au Mali, le Ministère du Développement Rural a ainsi élargi sa conception de la sécurité alimentaire en intégrant la nutrition à sa nouvelle stratégie nationale de sécurité alimentaire Le Sénégal a procédé de même (Lettre de politique de développement de la nutrition élaborée en juin 2006 par la Primature) Comme si, partant du procès à charge dressé par l'ONG Médecins Sans Frontières contre l'ensemble des acteurs de la crise alimentaire nigérienne (Jézéquel et Crombé éd. 2007), la mesure « du tour de bras » devenait le plus petit discriminant objectif de la lutte contre l'insécurité alimentaire (Janin 2008a) 488 . Un tel unanimisme ? de la part de l'ensemble des acteurs ? finirait presque par paraître suspect s'il ne venait confirmer l'existence de modes sémantiques dans le champ de l'aide et confirmer l'inquiétude croissante des acteurs face à la récurrence des risques de famine, 2007.

». Les-expressions, «. On-collabore-allemande, C. Oxfam, A. Contre, and . Faim, Christian Aid) ne sont pas que des figures de style En effet, certains acteurs participent de facto à la cogestion du dispositif institutionnel de suivi des crises alimentaires : par des échanges d'informations avec le CSA lors de réunions, par des prestations de sous-traitance lors des redistributions alimentaires. « Nous avons de très bonnes relations avec le CSA. Ils nous ont énormément soutenu pour le Forum de la souveraineté alimentaire et ils ont même participé à son financement » (Ibrahim Coulibaly Mais « nous n'avons pas de relation privilégiée avec le CSA » tenait malgré tout à rappeler Yacouba Koné (ONG Christian Aid, 31 mai 2007) On collabore donc, mais sans trop s'afficher comme s'il était opportun de maintenir un consensus apparent. L'essentiel n'est-il pas de se maintenir au sein dans la nébuleuse de la gouvernance alimentaire ? « Sur ce plan là, analyse des crises alimentaires], quand même les bailleurs et le PAM Directrice de l'ONG Agro Action Allemande, 2006.

«. Je-pense, que, de façon générale, les partenaires maliens, et même internationaux, qui sont là, ont mis l'accent sur la valorisation de la production nationale. Si vous prenez le cas du Programme Alimentaire Mondial, sa politique c'est de faire d'abord des achats locaux, 2006.

. De-la-santé, . Au-mali, and . Au-mali, Nous, on contribue à cela [améliorer le SAP] par les outils que l'on utilise, la télédétection, l'analyse des mouvements des éleveurs. (?) Hier, on a eu la visite du CSA qui souhaite qu'on remette en place les réunions, je ne veux pas les appeler de coordination, c'est plutôt savoir ce que chacun pense dans ces zones. (?) On a eu un financement de l'Union Européenne qui nous a permis de faire ce genre de travail. En fait, c'était un peu expérimental ; on est arrivé à ce travail qu'on essaye d'améliorer et d'étendre sur le Niger, sur la même bande de latitude. (?) c'est pas des choses qu'on peut vraiment transférer à l'Etat mais on peut travailler avec des organismes de recherche maliens. On a fait ces cartographies, où on montrait les déplacements, ce qui était normal, pas normal, les zones de déficit fourrager, c'était surtout sur le sud, « (?) On travaille avec les gens et les risques qu'on imaginait dans les zones de concentration et délaissées. Cà, on le transfère au PAM et au SAP. Cà rentre dans leur rapport, et ça termine au CSA. Ce qu'il faut savoir, c'est que le SAP et du PAM. Après on fait un constat et des recommandations sur les interventions (?) » (Thierry Métais, Coordonnateur de l'ONG ACF, 2006.

C. 'est-aussi-la-stratégie-du-gouvernement-de-jouer-de, Ils disent : « bon, voilà le programme Cela fait combien ? 113 milliards de francs CFA, Bon, on verra le 5 juillet [2005] à la table ronde qui va avancer de l'argent » (Jean-Luc Virchaux, Délégué Représentant de la Coopération Suisse, 2005.

«. Oxfam and . Fait-son-premier-rapport-en-décembre, Le problème de ce rapport c'est qu'il n'était pas quantitatif, il était qualitatif. Et beaucoup axé sur les criquets. Les criquets ont fait du mal. Tout le monde était focalisé sur les criquets et personne n'a vu la sécheresse qui était derrière, 2004.

«. C-'est-tout-le-problème-au-mali-Également, Parce que le ciblage de l'aide alimentaire est soit réalisé par les Centres de Santé Communautaires, soit par le PAM, mais ni l'un, ni l'autre n'ont la capacité réelle de faire un diagnostic, 2005.

. Et-si-la-confiance-n-'est-pas-nécessairement-réciproque and ». Au-moins-la-«-bonne-entente, Elle a le mérite de garantir une relative cohésion au système de la gouvernance alimentaire et de fournir quelques de compréhension à son fonctionnement. Tout ceci renvoie plus généralement, au-delà d'oppositions tactiques compréhensibles

. Comme-je-n-'ai-fait-qu-'une-seule-année, je ne peux pas vous donner une idée de la pérennité de la chose. Désormais, je pense surtout à la question du personnel. Celui qui me remplace suit Je fais confiance à cette personne promue à ce poste. Il y a aussi le Directeur des opérations. Malheureusement, il n'est pas là aujourd'hui, Mais, 2005.

. Dans-un-autre-registre, Etat malien, le responsable du Service de Coopération et d'Action Culturelle de lAmbassade de France à Bamako raconte, en janvier 2006: « (?) on sait où tout ça a été distribué. (?) C'est vrai que nous n'y sommes pas allés Je l'ai su par des représentants de l'Etat ; cela vaut ce que cela vaut, (?), mais on est suffisamment en bon termes pour qu'il ne me raconte pas d'ânerie. Oui, ça a bien été distribué, oui c'est bien arrivé, oui c'est formidable ! ». Il en va de même pour les distributions gratuites réalisées par l'Etat malien, au cours de l'année 2005, accumulée par exemple) est-elle un élément discriminant ? On l'ignore. Y aurait-il d'autres critères implicites ? Peut-être. En revanche, la liste serait périodiquement renouvelée. Cela résulterait d'expériences malheureuses de collaboration mais surtout de la volonté -conforme à la pensée libérale -de diversifier les sources d'approvisionnement afin d'éviter toute apparition de situation monopolistique ou oligopolistique. Mais notre interlocuteur reconnaissait, par ailleurs, qu'il n'était pas impossible que les mêmes opérateurs travaillent, pour le PAM ou pour d'autres organismes en s'approvisionnant sur le marché local, depuis huit années ou même davantage, Il évoque même l'idée que certains commerçants et/ou transporteurs maliens seraient les sous-traitants de sociétés européennes (allemande) ayant établi une relation directe avec le siège du PAM à Rome. Ce qui est totalement contraire à la réglementation des appels d'offres locaux (d'après Jonathan Attiogbé, p.20, 2005.

«. Au and M. , nous avons une approche qualitative poussée pour évaluer tout ce que nous avons réalisé, 2006.

. De-même, Unies afin d'en démontrer le bon fonctionnement, vient renforcer une tendance, déjà forte nous semble-t-il, à limiter les vérifications « sur le terrain » et la collecte d'informations précises auprès des « bénéficiaires ». 3.2. La désignation expiatoire comme « pratique » de détournement La quête du « bouc émissaire » est une tactique éculée mais qui fonctionne toujours bien Au Mali, entre les mois d'avril et d'août 2005, différentes polémiques sont nées -sur la mauvaise anticipation de la crise alimentaire, sur les données contradictoires du bilan céréalier (et leurs usages), sur l'utilisation des fonds récoltés auprès des « Maliens de l'extérieur Cette dernière, à laquelle nous nous intéresserons plus particulièrement, met sur la sellette certains membres du gouvernement et les importateurs alimentaires. Etrangement, la figure du Président de la République en est absente. Bien avant que les dysfonctionnements institutionnels de la gestion préventive de la crise ne soient dévoilés (Janin 2008b), c'est le rôle des commerçants qui a été abordé dans les médias. Leur pratique de rétention à des fins spéculatives aurait aggravé la pénurie 498 . On retrouve là une idée reçue partagée qui à la vie dure « C'est le commerçant, c'est le commerçant. Tous les problèmes du Mali, c'est le commerçant » s'offusquait d'ailleurs l'un d'entre eux, sur les exonérations des droits de douanes accordées aux céréales importées en urgence Il faut constituer des stocks pour éviter la spéculation des commerçants et une forte l'administration dont la pensée résume le courroux de nombre de Maliens » (quotidien L'Indépendant, 2005.

«. Les-commerçants-spéculateurs, Mais, en vérité, cela se passe très bien au Mali Nous avons la chance de ne pas avoir un seul opérateur : il y a des milliers d'opérateurs céréaliers dans notre système. Les gros sont gros dans tous les domaines. (?) En vérité on n'a jamais la preuve que les commerçants font de la spéculation. Les prix du marché sont respectés. C'est un discours politique que de dire qu'ils spéculent ! Au plan national, les prix sont élevés pour les consommateurs maliens, 2006.

. Au, ils étaient connu depuis longtemps, n'aura pas permis de faire jouer la concurrence entre les commerçants Et puis, les délais d'acheminement fixés (deux mois pour la première opération, un mois pour la seconde) étaient beaucoup trop courts. Ceci explique la position d'accusé et de victime expiatoire dans lesquels se sont retrouvés le Ministre du Commerce de l'époque et le Ministre des Finances, le Président étant peu cité. La Commissaire à la Sécurité Alimentaire n'était pas épargnée : on évoquait des arrangements coupables lors de l'attribution du marché d'importation à un importateur privilégié (Bakoré Sylla) De son côté, 2005.

A. Sénégal-Également,-la-quête-de-bouc-Émissaire-et-la-chasse, aux sorcières sont également des expédients commodes Il faut dire que le pays traverse une période difficile économiquement et socialement : la vérité des prix s'impose désormais aussi bien pour les produits énergétiques (essence, gaz, électricité) que pour les denrées alimentaires importées (riz, huile, sucre, lait), les subventions étatiques