Native speaker. From idealization to politicization - IRD - Institut de recherche pour le développement Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue Histoire Epistémologie Langage Année : 2013

Native speaker. From idealization to politicization

Valelia Muni Toke

Résumé

By politicization, I refer to a process that leads to the fact that native speaker, as a linguistic categorization, issaid to be conveying political ideologies about language. Initiated in the late 1960s by Hymes’s searching critique of the ideal speaker-listener (Chomsky 1965), this movement was to be taken to a globalized level with the “emergence of subaltern voices” in postcolonial settings – a phenomenon that is translated as the “rise of World Englishes” in the field of applied linguistics. Even if central in many current bodies of work, the politicization of linguistic concepts does not go without practical as well as theoretical problems of which researchers are obviously aware. In that sense, the goal of this paper is also to show that the politicization of the term native speaker leads, paradoxically, to the rejection of politics outside the boundaries of scientific theory to a certain extent. In other words, native speaker would not be a proper category for linguistics precisely because it is more political than scientifically accurate. Politicizing the term would then be a way of lessening its scientific relevance by emphasizing its ideological dimension: native speaker would primarily be an ideology of the nation-state.
Par politicisation, j’entends un processus qui conduit à faire du locuteur natif une notion porteuse d’idéologies politiques du langage. Entrepris à la fin des années 1960 par la critique approfondie que fait Hymes du locuteurauditeur idéal (Chomsky 1965), ce mouvement prend une dimension globalisée avec l’émergence de « voix subalternes » des situations postcoloniales – un phénomène qui se traduit en linguistique appliquée par la reconnaissance progressive des « World Englishes ». Même si elle est centrale dans bien des travaux, la politicisation de concepts linguistiques n’est pas sans poser des problèmes aussi bien pratiques que théoriques, ce dont les chercheurs sont explicitement conscients. En ce sens, l’objectif de cet article est également de montrer que la politicisation du terme locuteur natif mène paradoxalement, dans une certaine mesure, au rejet du politique hors du champ de la théorie scientifique. En d’autres termes, locuteur natif ne serait pas une caté- gorie valide en linguistique, précisément parce qu’elle serait plus politique que scientifique. Politiciser le terme serait dès lors une manière de diminuer sa pertinence scientifique en mettant en valeur sa dimension idéologique : le locuteur natif serait avant tout une idéologie de l’état-nation.
Fichier non déposé

Dates et versions

ird-01111963 , version 1 (02-02-2015)

Identifiants

  • HAL Id : ird-01111963 , version 1

Citer

Valelia Muni Toke. Native speaker. From idealization to politicization. Histoire Epistémologie Langage, 2013, 35 (2), pp.69-93. ⟨ird-01111963⟩
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