Étude des interactions entre la fourmi Wasmannia auropunctata et la myrmécofaune Comparaison d’une situation en zone d’introduction : la Nouvelle-Calédonie et d’une situation en zone d’origine : la Guyane Française - IRD - Institut de recherche pour le développement Accéder directement au contenu
Thèse Année : 2003

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Étude des interactions entre la fourmi Wasmannia auropunctata et la myrmécofaune Comparaison d’une situation en zone d’introduction : la Nouvelle-Calédonie et d’une situation en zone d’origine : la Guyane Française

Résumé

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Les invasions biologiques constituent une menace majeure pour la biodiversité dans les zones ou elles ont lieu. Les travaux que nous développons dans ce mémoire s’intéressent à la prolifération de la petite fourmi de feu Wasmannia auropunctata (Roger), espèce originaire de l’Amérique tropicale qui, parce que l’Homme l’a involontairement transportée, a envahi aujourd’hui une grande partie de la ceinture tropicale du globe. Ce succès, comme celui de plusieurs autres espèces du groupe, est impressionnant. Nous avons étudié les relations intraspécifiques (structure sociale des populations) et interspécifiques (interactions avec les autres espèces de fourmis) de W. auropunctata dans une zone d’introduction (la Nouvelle-Calédonie) et dans sa zone d’origine (le Brésil et la Guyane Française). Nous avons mis en évidence l’unicolonialité de W. auropunctata pour toute la Nouvelle-Calédonie, où elle forme une super-colonie. En anihilant l’agressivité intraspécifique, cette caractéristique lui permet d’atteindre des densités de populations très importantes. La myrmécofaune native de Nouvelle-Calédonie n’offre que peu de résistance à cet envahisseur. Ces observations pourraient être en partie expliquées par la dysharmonie de la faune native, due à la situation insulaire. Par exemple, la myrmécofaune arboricole n’est que très faiblement représentée et les espèces les plus fréquentes ne sont pas des dominantes. La petite fourmi de feu exploite activement les ressources présentes dans cette strate, en particulier le miellat produit par les hémiptères, composante essentielle de son régime alimentaire. L’envahisseur profite d’une opportunité de ressource. Au niveau du sol, les espèces dominantes, appartenant principalement au genre Pheidole, n’adoptent pas de réactions adaptées lors des rencontres avec les ouvrières de W. auropunctata. Seule Pheidole megacephala, une autre espèce introduite peut ponctuellement offrir une résistance significative mais son implantation entraîne également de graves désordres écologiques. Les études menées dans les zones d’origine ont apporté des repères nécessaires à une meilleure compréhension (1) des mécanismes qui prédisposent W. auropunctata à devenir envahissante et (2) des facteurs qui régulent significativement ses populations. Dans sa zone d’origine, W. auropunctata est connue pour être organisée en structures polycaliques et polygynes. Nous avons cependant montré que des populations homogènes pouvaient couvrir des territoires de plusieurs km que ce soit en zones naturelles ou dégradées. Ces caractéristiques peuvent être considérées comme un pas vers l’unicolonialité, prédisposant cette espèce à devenir envahissante. En Guyane, nous avons observé que les autres espèces dominantes appartenant aux genres Pheidole et Solenopsis peuvent se montrer très compétitives et agressives lors de leurs rencontres avec W. auropunctata, leur permettant de défendre efficacement des ressources. Une fourmi légionnaire appartenant au genre Neivamyrmex est un prédateur très efficace. Son action peut être un des mécanismes de régulation de W. auropunctata. Néanmoins, même dans sa zone d’origine, si des perturbations interviennent et réduisent fortement la diversité de la myrmécofaune et que les conditions lui sont favorables, les caractéristiques sociales de W. auropunctata lui permettent de développer d’importantes populations et les situations sont comparables à celles observées dans les zones d’introduction.
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  • HAL Id : tel-01172164 , version 1

Citer

Julien Le Breton. Étude des interactions entre la fourmi Wasmannia auropunctata et la myrmécofaune Comparaison d’une situation en zone d’introduction : la Nouvelle-Calédonie et d’une situation en zone d’origine : la Guyane Française. Ecologie, Environnement. Université Paul Sabatier - Toulouse 3, 2003. Français. ⟨NNT : 2003TOU300178⟩. ⟨tel-01172164⟩
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