L'objectif de ce travail était d'évaluer l'évolution des formations végétales et des paysages entre 1952 et 1983 en relation avec l'occupation humaine de l'espace dans les vallées burkinabées soumises aux traitements anti-simulidiens. Durant cette période l'évolution de l'occupation du sol a été rapide, elle correspond partout à une extensification des systèmes agraires et à une dispersion des surfaces cultivées sur la presque totalité de l'espace disponib1e. Les modifications des paysages se sont effectuées selon un processus commun à l'ensemble des zones étudiées. Dans un premier temps il se produit une augmentation du contraste des paysages où s'observe l'extension d'une part des surfaces de couvert ligneux faibles, mais d'autre part aussi des formations arbustives les plus denses. L'évolution des paysages se fait " en faveur des extrêmes " et réduit les savanes à herbes pérennes, le pseudo-climax du feu. La simulation de l'évolution future possible des strates arbustives et arborées effectuée pour l'une des zones d'étude (Kaibo-Niaogho) indique qu'avec l'augmentation de l'emprise humaine la densité de la strate arborée qui a subi une importante diminution devrait se stabiliser autour d'une moyenne faible alors que la tendance à la densification locale du couvert arbustif devrait s'inverser et que l'on devrait s'attendre à une dégradation du couvert arbustif. Dans un second temps il y aurait une phase d'uniformisation des paysages où domineraient les formations à couvert ligneux faible. Par ailleurs alors qu'une forte régression des galeries forestières arborées ou boisées a été observée, il a été aussi observé une extension générale de peuplements ligneux spontanés -boisements (sic)- le long des berges.