L'urbanisation de Marrakech est choisie ici comme modèle pour étudier le poids relatif de différents facteurs socio-économiques, culturels et démographique sur les changements de la fécondité. L'analyse montre que les attitudes fécondes des femmes issues du rural ont progressivement évoluées vers des comportements urbains. L'origine de ce changement progressif est l'adoption par les femmes d'un usage plus fréquent et plus précoce de contraceptifs entraînant un espacement plus grand des naissances. Cette étude confirme la corrélation négative entre l'urbanisation et les niveaux de fécondité démontrée dans la littérature. L'autonomie des individus par rapport à leur environnement familial, les difficultés liées à l'accès au logement, au travail et aux autres biens et services rendent la vie en ville de plus en plus difficile et exerce des effets inhibiteurs sur la fécondité. Le texte avance l'hypothèse que, dans le contexte d'intégration des douars urbains et périurbains dans le tissu urbain de Marrakech, les femmes issues du rural, confrontées à des difficultés économiques croissantes, ont envie d'avoir peu d'enfants et ne sont pas opposés à la limitation des naissances.