Continuités ou ruptures territoriales au Sénégal : au risque du transport ?
Abstract
Quel que soit le mode utilisé, les catastrophes sont inhérentes aux transports. Le risque est permanent et plus ou moins intégré selon les sociétés, les personnes, les moments ou les lieux. Quand une série de défaillances se produit dans un système de transport, la catastrophe est possible, sans que le risque ait été toujours appréhendé et mesuré. Si les institutions, les organisations, les opérateurs délaissent l'entretien ou la modernisation du système de transport et sont en conflit pour la mainmise sur un ou sur la totalité des éléments qui le composent, la catastrophe survient à coup sûr. L'exemple du chavirement du navire Le Joola au Sénégal - qui a fait en septembre 2002 près de 2 000 victimes - est révélateur de ces dérives. Quotidiennement, la lutte pour le transport est réelle, l'Etat ne faisant pas respecter les règles pourtant édictées et participant à la déliquescence du système, les opérateurs se battant pour la rentabilité du transport, les usagers ayant démissionné ou investissant eux-mêmes le système. Est ici développée l'idée que, sans territoire de transport, c'est-à-dire sans une appropriation pleine et entière par la société de l'espace dans lequel les transports sont produits, sans partage des avantages et des inconvénients, sans négociations, le risque dans le transport au Sénégal est grand et laisse la porte ouverte à la ségrégation socio-spatiale et aux catastrophes.
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