Les petits commerçants informels des favelas face à la régularisation électrique : entre tactiques, ajustements et inadaptations
Abstract
Depuis la proclamation de Rio de Janeiro en tant siège de grands événements internationaux, les favelas font l’objet d’interventions multiples par des acteurs publics et privés visant à produire un ordre socio-spatial inspiré par des politiques néolibérales. Cet article présente ce processus à partir des effets de la régularisation du service d’électricité sur les pratiques quotidiennes des petits commerces informels dans deux favelas de la zone sud de Rio de Janeiro, Santa Marta et Cantagalo. Ce processus, dont l’objectif est de bannir les branchements illégaux, stimule chez les commerçants des transformations « silencieuses » qui se manifestent par des tactiques, des ajustements, mais aussi des inadaptations. Plus largement, ces pratiques liées au service d’électricité semblent témoigner de la co-production d’un ordre socio-spatial où les commerçants visent à garantir leur place dans la favela, au-delà du service de vente.