Nouvelles formes de mobilisation collective contre le sida en Chine : dynamiques locales, solidarités transnationales et processus de normalisation internationale
Abstract
En Chine, comme dans d’autres pays asiatiques, le risque épidémique de VIH/sida fut dénié pendant plus d’une décennie par les autorités (1985-1996) et il ne fut publiquement reconnu comme un risque majeur qu’en 2001 (GILL et OKIE, 2007). En 2003, la crise générée par le risque épidémique de SRAS (Syndrome respiratoire aigu sévère) a joué un rôle significatif dans la prise de conscience par le gouvernement de l’urgence des questions de santé publique et de l’impact d’explosions épidémiques sur le développement économique (SAICH, 2005). Ainsi, les risques associés aux maladies infectieuses – en particulier à l’infection par le VIH – furent réévalués dans le cadre de schèmes d’intervention à grande échelle (KAUFMAN et al., 2006 : 4-5). En avril 2005, la loi sur les maladies infectieuses fut révisée avec le retrait du sida de la liste des maladies nécessitant une mise en quarantaine obligatoire (FIDH, 2005). En 2006 furent promulguées des réglementations pour la prévention et le contrôle du sida, soulignant la responsabilité des gouvernements central et locaux et stipulant les droits et les obligations des personnes infectées (GILL et OKIE, 2007).
L’adaptation locale « contextualisée » des réponses sociales et des modèles internationaux de politiques sanitaires est approchée par des regards croisés avec les outils de l’anthropologue. En effet, ces derniers, avec leurs méthodes et théories spécifiques, sont bien préparés à apporter un éclairage qui s’inscrit dans un continuum d’échelles – du local au global – et, inversement, à produire une analyse qui prend en compte des observations et des discours appréhendés à un niveau micro- social ainsi que des résultats issus d’autres disciplines des sciences sociales qui apportent une perspective macro-sociale.
Ce chapitre est organisé en deux parties : la première porte sur l’évolution des politiques sanitaires à partir de la fin de l’année 2003, qui marque une nette rupture avec les politiques antérieures, et sur la situation épidémiologique, caractérisée par un mode de transmission par voie sexuelle dominant à partir de 2005 dans les nouveaux cas estimés (Unaids, 2006). Une telle situation pose de manière accrue le problème de la vulnérabilité des femmes face au VIH, travailleuses du sexe mais aussi femmes mariées.
Keywords
China
gender
Transnationalism
Global health governance
civic society
social anthropology of health
health policy
ARTs
HIV and AIDS
State
NGOs
social dynamics
Social inequality
health prevention and education
medical treatment
lay participation
women vulnerability
sexual minority
social minority
SIDA
ANTHROPOLOGIE DE LA SANTE
PARTICIPATION POPULAIRE
POLITIQUE DE SANTE
vulnérabilité genrée
INEGALITE SOCIALE
MINORITE
ONG
ETAT
TRAITEMENT MEDICAL
PREVENTION SANITAIRE
DYNAMIQUE SOCIALE
ACTION COLLECTIVE
SOCIETE CIVILE
ACCES AUX SOINS
ANTIRETROVIRAUX
NTIC
CHINE
transnationalisation
santé globale
gouvernance
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