Les "terroirs" maritimes revisités : fin ou renouveau dans le contexte de la globalisation des mers et des littoraux ouest-africains ? - IRD - Institut de recherche pour le développement Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue Revue d’ethnoécologie Année : 2018

Les "terroirs" maritimes revisités : fin ou renouveau dans le contexte de la globalisation des mers et des littoraux ouest-africains ?

Résumé

La diversité des formes de socialisation de l’espace maritime et de spatialisation des sociétés maritimes se traduit dans la richesse des termes pour désigner les droits traditionnels d’appropriation de la mer et de ses ressources, des TUR’f (Territorial Use Rights in fisheries) au CMT (Customary Marine Tenure), des terroirs halieutiques aux technotopes. Cet article se propose de revisiter la notion de terroir maritime, en s’appuyant sur des études empiriques menées en particulier au Sénégal dans les années 1980 et une analyse de la littérature internationale en sciences sociales et en ré-explorant cette notion à partir de terrains diversifiés, du Sénégal au Vietnam et à l’aune des discours et dispositifs environnementaux récents. Cette notion, typiquement francophone, voire Africaniste, utilisée à l’origine pour désigner les portions de territoire dont dépendent les communautés rurales pour leur subsistance, nous avait semblée pertinente pour qualifier les espaces littoraux et maritimes contrôlés par les paysans-pêcheurs et que nous distinguions des parcours des marins-pêcheurs. Dès l’époque coloniale puis avec les Indépendances, ces espaces, non aménagés de façon permanente, appropriés bien souvent collectivement (ce sont des « commons » ou communs), font l’objet d’accaparement public et privé. Dans cet article, nous discutons de la pertinence de cette notion de terroir maritime et proposons un cadre conceptuel et méthodologique. Nous retraçons la chronique de la fin de ces terroirs ou de leur remise en cause avec les processus d’enclosure publique et privée (domaine public, ZEE, AMP, etc.); puis nous analysons leur renouveau, compte tenu du changement de paradigme en termes de conservation de la biodiversité et des nouvelles approches de cogestion (ou gouvernance partagée et durable) se focalisant sur le local. Cette dynamique, est discutée à travers divers exemples ouest-africains, de l’échelle internationale à l’échelle locale: le projet de territorialisation des espaces maritimes ouest-africains de la Banque Mondiale, l’acte III de la décentralisation, achevant le processus de communalisation des terroirs traditionnels et la création des aires ou zones marines protégées au Sénégal, dites communautaires ou patrimoniales telles les APAC et les ZPP, ou encore l’engouement actuel pour les produits de terroir ou de meroir.
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Dates et versions

ird-01824200 , version 1 (26-06-2018)

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Citer

Marie-Christine Cormier-Salem, Adama Mbaye. Les "terroirs" maritimes revisités : fin ou renouveau dans le contexte de la globalisation des mers et des littoraux ouest-africains ?. Revue d’ethnoécologie, 2018. ⟨ird-01824200⟩
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