Al Azhar, scène renouvelée de l'imaginaire religieux sur les routes de la migration africaine au Caire - IRD - Institut de recherche pour le développement Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue L'Année du Maghreb Année : 2014

Al Azhar, scène renouvelée de l'imaginaire religieux sur les routes de la migration africaine au Caire

Résumé

C haque année, quelques centaines d'étudiants quittent l'Afrique de l'Ouest, dotés d'une petite bourse et d'un billet d'avion, ou voyagent parfois par leurs propres moyens en prenant la route, pour se rendre à la célèbre univer-sité d'Al Azhar au Caire. Cette université millénaire 1 , associée à une tradition de mobilité des élites musulmanes entre l'Afrique subsaharienne et le monde arabe, exerce une attraction presque mythique sur les lettrés musulmans africains. Venir étudier à Al Azhar, c'est également l'opportunité pour quelques milliers d'étudiants africains de migrer dans des conditions qui, au premier abord, semblent favorables. Pourtant, ces étudiants africains, comme nous allons le voir, rencontrent de plus en plus de difficultés à obtenir rapidement leur diplôme puis, s'ils rentrent, à trouver un emploi dans leur pays d'origine, en dehors de l'enseignement dans les instituts arabes, medersas et les écoles franco-arabes. Parallèlement aux imaginaires et aux désirs d'ailleurs de ces étudiants, l'université Al Azhar connaît ces dernières années une perte légitimité dans le monde académique et a ainsi modifiée sa politique de recrutement en regard notamment de la concurrence avec les universités islamiques des pays de la péninsule arabique où l'offre d'enseignement est plus restreinte et * Socio-anthropologue, chargée de recherche au LPED-IRD-AMU. 1. Al Azhar est une université musulmane égyptienne. Située au Caire, l'université fut fondée en 973 et se développa à proximité de la mosquée d'al-Azhar construite à la même époque par Jawhar, général en chef des troupes fatimides. Reconstruite au xiv e siècle, l'université d' Al Azhar joua un rôle de premier plan dans l'enseignement du Coran et de la pensée islamique, acquérant très tôt la réputation d'arbitre de la pensée musulmane. Spécialisée dans l'étude de la théologie et des sciences juridiques, elle fut concurrencée dès le milieu du xix e siècle par des formules modernes d'enseignement, mais sut au xx e siècle recouvrer son prestige en adoptant d'importantes réformes. En 1930, ses collèges et ses instituts furent organisés selon trois chaires d'enseignement : la théologie islamique, la jurisprudence et la langue arabe. En 1961, une nou-velle réforme (la 5ème depuis sa création) et sa nationalisation pas Nasser, s'organise autour de trois aspects : Une réforme du contenu de l'enseignement qui rend les langues étrangères obligatoires, ainsi que l'arithmétique, l'algèbre, la géographie et de nouvelles disciplines comme l'architecture, le droit ; une réforme de l'organisation de l'enseignement avec une séparation en 3 niveaux d'études (primaire, secondaire et supérieur) et la créations de nouvelles facultés et insti-tuts (médecine, agronomie, commerce, polytechnique, etc.) ; ainsi qu'une réforme de la structure d' Al Azhar à travers la création d'un conseil d'administration, puis d'un conseil supérieur d' Al Azhar. (Luizard, 1995)
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Citer

Sophie Bava. Al Azhar, scène renouvelée de l'imaginaire religieux sur les routes de la migration africaine au Caire. L'Année du Maghreb, 2014. ⟨ird-02067989⟩
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