Cet article a pour objectif d'examiner les stratégies de reconstruction de l'origine « Mossi » chez les descendants d'immigrés naturalisés à Bouaflé. Les données qualitatives obtenues résultent d'un ensemble d'entretiens individuels et collectifs. Au terme de l'étude, il ressort que les processus de reconstruction de l'origine apparaissent comme des pratiques visant d'une part à échapper au contrôle ethnique induit par l'antériorité sur cet espace d'accueil et d'autre part à renforcer les quêtes d'autonomie orchestrées à travers la revendication du statut d'autochtone. Ces pratiques sont menées de façon concomitante et implicitement suivant des unités d'actions entre les villages de naturalisés. Elles cachent d'ailleurs des mécanismes dont l'objectif est de mettre en valeur l'identité de ces derniers parmi les groupes autochtones de la localité. Ce qui passe essentiellement par les ressource symboliques et économiques telles que la légitimation de « l'électorat Mossi », le renforcement des expressions de la citoyenneté allant dans le sens de l'autonomie des villages de naturalisés et l'appropriation de terres.